16/02/2021 - Pourquoi jouer ?

Le Jeu et Nous

Qu'est-ce que le jeu ?

Le Dictionnaire Larousse propose la définition suivante : « Activité d'ordre physique ou mental, non imposée, ne visant à aucune fin utilitaire, et à laquelle on s'adonne pour se divertir, en tirer un plaisir ».

Le Professeur G. Brougère (professeur de sciences de l'éducation à l'université de Paris XIII) donne, quant à lui, une définition plus complète :

Il désigne 5 critères essentiels pour le jeu des enfants, en maternelle notamment :

  1. Le second degré : l'enfant entre dans le « faire semblant », ce qui lui permet de reconstruire la réalité et se l'approprier. Il réorganise son espace, utilise des objets.
  2. La décision : le jeu commence par la décision de jouer (choix du quand, quoi, comment) avec la possibilité d'interrompre le jeu à tout moment à sa discrétion.
  3. La règle : un jeu doit comporter des règles, aussi simples soient telles, comme se lancer une balle avec le pied ou la main ou les deux, ou plus élaborée comme jouer à la boulangère (client, boulangère, objet de substitution pour le pain, etc...).
  4. La frivolité : les conséquences des actes des enfants sont propres à l'activité et cessent dès la fin du jeu. D'où la notion indispensable de légèreté du jeu qui doit ignorer l'obligation de réussite : ce qui admet les erreurs, les échecs, les nombreux essais.
  5. L'incertitude : le plaisir de l'action est l'objectif principal, d'où la possibilité de changer d'objectifs ou de moyens à tout moment, même de faire évoluer les règles comme vu plus haut.

A quoi sert le jeu ?

Le jeu est indispensable pour l'équilibre de l'enfant. En effet, le jeu a pour conséquence d'aider l'enfant dans l'acquisition du langage, de compétences motrices et de compétences sociales.

Dans l'acquisition du langage, le jeu intervient dans toutes les phases de l'apprentissage du vocabulaire et de la syntaxe. Dès le premier jeu, l'enfant entend les adultes lui désigner ce qu'ils considèrent être un jeu d'éveil comme les suspensions que l'on accroche au dessus d'un berceau : ici une lune, là un soleil ou encore suivant le thème, un avion, une vache ou autre. Pour l'enfant en maternelle, ce sont des mots de plus en plus compliqués qu'il va apprendre. S'il joue a être un docteur et c'est le mot « stéthoscope » par exemple qui sera syllabé à l'infini pour le plaisir à la fois de l'entendre mais aussi de le prononcer.

Petite fille empilant des cubes

Dans l'acquisition des habiletés motrices comme la manipulation des objets, le jeu prend une place décisive. Un cube dans un carré, un tapis aux multiples aspects au toucher (doux, rugueux, piquant, etc...), se tenir sur un cheval à bascule, sont autant d'activités qui aident l'enfant dans l'apprentissage de son environnement.

Dans l'acquisition de compétences sociales : grâce au jeu l'enfant tient un rôle, contrôle son impulsion, attend son tour, négocie, coopère, s'adapte, gère ses émotions. Autant d'habiletés sociales indispensables dans sa vie quotidienne présente et future.

Les bienfaits du jeu

Pour les enfants comme pour les adultes, le jeu est essentiel pour l'équilibre émotionnel et la santé physique. Ainsi, comme on vient de le voir ci-dessus, il développe les fonctions exécutives du cerveau (cognition, contrôle, mémoire), les fonctions du langage (vocabulaire, syntaxe), les habiletés sociales (relations avec les pairs), et les capacités motrices (coordination des mouvements).

Pour les parents, c'est l'occasion de revivre les moments joyeux vécus lors de leur propre enfance. Mais aussi, ils peuvent ressentir le monde à travers les yeux de leurs enfants, ou apprendre à communiquer avec les enfants de manière plus efficace et/ou plus détendu. Le jeu est aussi un moyen de voir les affinités de leurs enfants et leurs champs d'intérêts. Enfin, la joie et la satisfaction de voir leurs enfants s'épanouir.

Bien sûr , tout cela est encore plus satisfaisant pour l'adulte et plus épanouissant pour l'enfant lorsque le parent s'implique lui-même dans le jeu et en accepte tous les critères.

Après cela, on s'aperçoit très vite que la télévision et les jeux vidéos comme seules sources de jeux ne permettent pas à eux seuls le plein épanouissement des enfants en bas âges en particulier, car une part de leur développement est captif des actions et décisions de leurs aînés. Quant aux adultes la passivité, le manque d'action physique et mentale empêche aussi la réalisation de leur bien-être personnel.

Vive le jeu ! C'est pour notre bien !